Eglise où es-tu? L'Eglise des premiers jours (1/7)

S'il est une chose que toute âme passionnée de Dieu qui explore les Ecritures ne peut s'empêcher de remarquer, c'est la présence merveilleuse de Dieu et l'impact que l'Eglise déployait du temps des apôtres. Devant une présence de Dieu aussi manifeste, on ne peut que soupirer aujourd'hui: "Qu'est-il arrivé à l'Eglise de Dieu?" Il est indéniable que des personnes mal affermies ont laissé introduire des "Agag" au milieu de l'Eglise. L'ivraie se glisse lentement mais surement afin de corrompre la saine doctrine telle que donnée par le Père. On parle de divorces dans des familles chrétiennes et de scandales de toutes sortes liés a l'impudicité. Les marchands et commerçants ont élu domicile dans le Temple, et les croyants faibles les regardent. Quelqu'un me disait même récemment que suite au mariage homosexuel, il nous faudrait désormais une version moderne de la Bible, en plus "light", avec "beaucoup moins d'interdits".

Où est passée l'Epouse qui vit à part pour son Seigneur car rachetée par Son sang précieux ? Où sont les cœurs consacrés à Dieu qui par leurs paroles impactent ce monde perdu? L’éloignement des Ecritures n'est pas la seule source d'égarement aujourd'hui. Je m'évertuerai au cours de cette série à présenter 7 attitudes de l'Eglise primitive que nous devons impérativement cultiver si nous voulons revenir à ce témoignage de vérité et puissance de l'Esprit comme l'ont vécu nos pères.

Ce message n’est pas un flash info. S’il ne vous conduit pas à vous effondrer des jours durant dans la prière et le jeûne pour votre nation et votre génération, il aura complètement manqué son but. Ma prière c’est qu’il produise une peine profonde dans votre cœur, une angoisse qui se traduira – à l’exemple de Néhémie- par la prière en pleurs pour la ville en ruines et dans la désolation.

Vous l’aurez sans doute deviné la première attitude à laquelle il nous faut impérativement revenir: la première Eglise ne tolérait pas la compromission personnelle et collective. Nous avons dans l’Ecriture deux exemples très clairs à ce sujet. Le premier est celui d’Ananias et de sa femme.

« Avec une grande puissance, les apôtres rendaient témoignage de la résurrection du Seigneur Jésus, et la grâce de Dieu agissait avec force en eux tous. Aucun d'eux n'était dans le besoin, car ceux qui possédaient des champs ou des maisons les vendaient et en remettaient le produit aux apôtres : ceux-ci le répartissaient alors entre tous et chacun recevait ce dont il avait besoin.(…)

Mais un certain Ananias, avec sa femme Saphira, vendit aussi une propriété, et, en accord avec elle, mit de côté une partie de l'argent de la vente, apporta le reste aux apôtres et le leur remit. Pierre lui dit : Ananias, comment as-tu pu laisser Satan envahir à tel point ton cœur ? Tu as menti au Saint-Esprit en cachant le prix réel de ton champ pour en détourner une partie à ton profit ! N'étais-tu pas libre de garder ta propriété ? Ou même, après l'avoir vendue, ne pouvais-tu pas faire de ton argent ce que tu voulais ? Comment as-tu pu décider en toi-même de commettre une telle action ? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu. A ces mots, Ananias tomba raide mort. Tous ceux qui l’apprirent furent remplis d'une grande crainte. » Actes 4.33 - Actes 5.5

Ananias et sa femme ont agi de façon hypocrite et ils ont menti au Saint-Esprit, préoccupés par l’appât du gain. Pierre leur parle avec sévérité mais surtout sincérité, et le Seigneur agit. Ce que je veux simplement que l’on comprenne, c’est que la première Eglise ne plaisantait pas avec le péché. Une seule désobéissance - comme celle d’Âkan ou encore Saül qui ramena Agag dans la maison de Dieu – est suffisante pour souiller complètement le Temple de Dieu. L’Eglise devait donc être tranchante, ferme et radicale devant le péché.

Seulement ce sont des mots que l’on n’entend plus dans notre époque choyée. Il n’est même plus possible aujourd’hui de reprendre une personne lorsqu’elle n’agit pas conformément à la parole de Dieu. Des jeunes vivent dans la légèreté et on dit : « Laissez les faire, ils sont jeunes. Ils ont le droit de s’amuser un peu. » Ou encore à ceux qui gaspillent dans les futilités, on leur dit que ce n’est pas dramatique et que Dieu les comprend... Comment peut-on espérer aller loin si des choses que la première Eglise ne laissait pas passer, nous en plaisantons aujourd’hui ? Josué pleurait devant la chute d’Israël à la bataille d’Aï. Aujourd’hui nous rions devant la désolation de l’Eglise. Pierre parla avec fermeté, aujourd’hui nous regardons sans rien dire. Où est passée la fermeté de l’Eglise devant les légèretés du monde parmi les croyants? On voit plus le monde influencer l’Eglise que l’Eglise influencer le monde. La première Eglise vivait Christ. Nous, nous subissons le monde et survivons. Et à côté on parle de réveil…

Le second exemple nous est donné à la conversion des Samaritains.

« Simon lui-même crut et fut baptisé. Dès lors, il ne quittait plus Philippe, émerveillé par les signes miraculeux et les prodiges extraordinaires qui s'accomplissaient sous ses yeux. (..)

Simon vit que l'Esprit Saint était donné aux croyants quand les apôtres leur imposaient les mains. Alors il leur proposa de l'argent et leur dit : Donnez-moi aussi ce pouvoir pour que ceux à qui j'imposerai les mains reçoivent l'Esprit Saint. Mais Pierre lui répondit : Que ton argent périsse, et toi avec lui, puisque tu t'es imaginé qu'on pouvait se procurer le don de Dieu avec de l'argent ! Tu n'as ni part ni droit dans cette affaire, car ton cœur n'est pas droit devant Dieu. Détourne-toi donc du mal qui est en toi, et demande au Seigneur de te pardonner, s'il est possible, d'avoir eu de telles intentions dans ton cœur. Car, à ce que je vois, tu es rempli d'amertume et de méchanceté et tu es captif du mal.

Alors Simon demanda à Pierre et Jean : Priez vous-mêmes pour moi le Seigneur, pour qu'il ne m'arrive rien de ce que vous avez dit. » Actes 8.13-24

Si plusieurs croyants aujourd’hui avaient vécu au temps des apôtres et si on leur avait adressé de telles paroles, ils ne l’auraient sûrement pas supporté. Des mots comme ceux de Pierre sont qualifiés aujourd’hui d’extrémistes et de radicaux. On cherche un christianisme « light » et plus « moderne », en oubliant que ce petit levain que nous introduirons dans le cœur de l’Eglise est ce qui fera qu’il n’y aura plus de christianisme du tout. Le Seigneur dit que son Eglise n’appartient pas à ce monde, mais qu’elle en est la lumière. Nous ne devons pas chercher à adapter la vie de l’Eglise au monde, mais nous devons marcher selon la volonté de Dieu dans Sa lumière au milieu du monde. Revenons avec pleurs et lamentations à la fermeté de la première Eglise, avant que la colère de Dieu ne fasse tomber des cadavres dans le Temple comme ce fut le cas au chapitre 9 du livre d’Ezéchiel, ou que des cœurs pleins d’envie ne soient frappés par la colère du ciel comme ce fut le cas dans Nombres 11. Revenons à la fermeté de la première Eglise et nous connaîtrons la sainteté divine dans toute sa gloire et sa puissance.