Ne nous élevons pas! (Part 2)

« Dieu l'a souverainement élevé… » Philippiens 2.9

En continuité avec la première partie, ce passage parle de Jésus-Christ et nous fait comprendre que c’est Dieu qui l’a souverainement élevé, et Dieu seul. Je ne dois pas chercher à m’élever moi-même de quelque manière que ce soit, mais Dieu doit m’apprendre à servir dans l’ombre. (Voire La maison du service )

Nous sommes aujourd’hui dans une société marquée par « le premier plan ». Même dans le corps de Christ plusieurs pensent ainsi. Les personnes efficaces avec le Seigneur sont celles qui sont au premier plan, celles que tous les autres connaissent, celles que les autres peuvent acclamer en disant : « Lui, il parle bien ; lui, il prêche bien ; elle, elle chante bien. »
Voilà aujourd’hui comment plusieurs définissent le succès.

Parmi la multitude des chrétiens, on ne veut plus prier pour telle personne pour qu’elle change sa conception des choses lorsqu’il y a désaccord, on veut juste l’exhorter. On ne veut plus prier pour qu’une personne reçoive Christ dans sa vie, on veut juste lui prêcher l’évangile.  Le « Seigneur apprends-nous à prier » s’est transformé en « Seigneur,  apprends-nous à prêcher. » Bah bravo !

Je ne dis pas qu’il soit mauvais de prêcher la Parole de Dieu ou d’exhorter, ou même de chanter à la vue de tout le monde mais nous devons comprendre que tout doit être fait avec de bonnes bases. Dieu en effet ne regarde pas à ce qui frappe à l’œil des hommes, mais il regarde au cœur. [1] Ce passage est employé dans l’histoire de  David, qui était le plus jeune de ses frères et celui qui gardait les moutons au pâturage. Devant ses frères qui avaient la taille imposante et la grosse carrure, David était sûrement celui qui passait inaperçu, dans l’ombre au point où lorsqu’on présentait les fils d’Isaï, son père a failli oublier de le présenter à Samuel. Mais Dieu a fait son choix et c’est David justement qu’il a choisi pour l’établir roi ; en effet l’Ecriture le confirme bien : « Dieu élève les humbles. » Luc 1.52

Pensons à de l’histoire de Naaman le syrien où c’est par l’intermédiaire d’une petite fille dont ne précise même pas le nom que le salut de cet homme est venu, à Jean-Baptiste qui se définit comme « une voix » et rien que « la voix qui crie dans le désert ». Oui car aujourd’hui personne ne veut plus servir dans l’ombre. On veut les honneurs, on veut les acclamations, on veut les approbations. Mais à côté de cela, on veut acclamer les aptitudes des autres, les élever, parfois même dans l’hypocrisie, pour s’attirer leurs bonnes grâces. N’oublions pas que c’est Dieu qui élève, et Dieu seul.

Que faire alors si par mes prédispositions particulières plusieurs cherchent à m’élever ? Si l’on veut m’accorder des honneurs et toutes sortes de choses ? Si je reçois des compliments, je dois rendre grâce et Dieu et demander à l’auteur de ce compliment de rendre grâce à Dieu aussi pour moi car : « Qu’ai-je que je n’aie point reçu ? » En effet, tout don et toute capacité dans ma vie descendent du Père des Lumières, Dieu. [2]

Que faire si on veut m’accorder un poste, me faire avancer en honneurs ?
Il faut que je reste soumis à la volonté de Dieu. Devant les signes miraculeux accomplis par Jésus au milieu de la foule, celle-ci a été émerveillée et ils voulaient « l’enlever de force pour le proclamer roi » mais lui, sachant cela, se retira de nouveau, tout seul, dans la montagne.
Certes Jésus pouvait dire : « Je suis le pain descendu du ciel. Avant qu’Abraham soit né, je suis. » Mais il le précise bien : « Je n’ai pas besoin d’un homme pour témoigner en ma faveur, mais je dis cela afin que vous soyez sauvés. » Jean 5.34 Jésus ne recherchait donc pas le témoignage des hommes, mais il savait que c’est le Père qui élève, ainsi que : « C’est le Père qui lui rend témoignage. » [3]

Je dois rester soumis à la volonté de Dieu afin que ce soit lui seul qui me conduise car s’agissant de Jésus, ce n’est pas un homme, mais Dieu qui l’a souverainement élevé.

Tout ceci rentre dans le cadre de l’élévation que je peux me donner moi-même ou celle que je peux recevoir des autres, mais n’oublions pas cet aspect, celui de l’élévation que je pourrais vouloir donner aux autres. Si je remarque dans la vie d’une personne une aptitude, je peux l’encourager pour l’aider à persévérer. Je ne dois pas juste être là à crier à tue-tête : « Tu chantes très bien. Tu as des talents d’orateur » mais je dois passer du temps à prier afin que le Seigneur fasse grandir cette aptitude et garde le cœur de cette personne dans la pureté et l’humilité. En effet, il y en a beaucoup qui passent plus de temps à acclamer ouvertement les dons de leurs semblables, qu’à passer du temps dans la prière pour que ces dons soient fructifiés.

Le plus grand travail que Dieu fera dans votre vie ne se fera pas dans les choses qui sont à la vue des autres  mais dans le secret et ce n’est qu’ensuite que votre entourage pourra en voir des fruits. Que serait un arbre sans ses racines ? Passer du temps dans la prière et dans le secret avec Dieu c’est comme un arbre qui plante fermement ses racines dans le sol. Ce sont elles qui ainsi fixées puisent dans la terre les substances nutritives permettant à l’arbre de porter du fruit. Lorsque nous pensons à un arbre ou le regardons, nous avons les yeux fixés sur les fruits qui ne représentent pourtant que la partie visible de l’iceberg, car nous oublions que la source vient de ces racines que nous ne voyons pas, qui sont profondément enfouies dans le sol et dans le secret.

Seigneur apprends-moi à veiller sur l’élévation que je donne et que je reçois, pour la seule gloire de ton nom.

[1] 1 Samuel 16.7

[2] Jacques 1.17

[3] Jean 5.37